Le diabète de type 2
Selon l’Organisation mondiale pour la Santé, le nombre de personnes atteintes de diabète dans le monde est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014.
En France, en 2016, plus de 3,3 millions de personnes étaient traitées pour un diabète souligne le site de l’Assurance Maladie. Le diabète de type 2 représente plus de 90 % des cas de diabète en France.
20 % des hommes et 14 % des femmes sont traités pour un diabète de type 2. Sa prévalence augmente avec l’âge : un pic de cas est observé entre 75 et 79 ans selon l’Inserm.
Qu'est-ce que le diabète de type 2
De manière générale, le diabète est une maladie qui se caractérise par la présence trop importante de glucose, la source d’énergie des cellules, dans le sang. Le taux de glucose sanguin, ou glycémie, est régulé par l’insuline, une hormone sécrétée par certaines cellules du pancréas.
Ainsi, lorsque le taux de glucose augmente, le pancréas sécrète de l’insuline qui agit en se fixant aux récepteurs de la paroi des cellules. Cela active le stockage du glucose dans celles-ci, et, mécaniquement, abaisse le taux de glucose sanguin. A l’inverse, une autre hormone, le glucagon, permet le déstockage du glucose lors d'un besoin énergétique.
Les tissus comme les muscles et le foie ont besoin d’insuline pour stocker le glucose nécessaire à une dépense énergétique ultérieure. Lors du diabète de type 2, il s’installe une résistance progressive des cellules à l'insuline, qui ne répondent plus de façon adéquate à sa présence. Le pancréas doit alors en produire davantage. L’organe s'épuise, ce qui entraîne la destruction des cellules pancréatiques productrices d’insuline. L'hormone n'est alors plus produite en quantité suffisante et le taux de glucose augmente de façon anormale dans le sang.
Quels sont les facteurs de risque de développer un diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est lié à l'interaction de plusieurs gènes de prédisposition et de facteurs environnementaux tels que l’alimentation, le tabac… Ainsi, la maladie est favorisée par le mode de vie « occidental », plus sédentaire qu'avant, par l’obésité et par l’âge.
Comment le diabète se manifeste-t-il ?
La progression du diabète de type 2 est insidieuse : sa découverte se fait souvent au moment de l’apparition de ses complications, ou au décours d’une autre pathologie.
De manière générale, l'excédent de glucose dans le sang a des effets néfastes sur la tension artérielle, le cœur, les yeux, les reins, le système nerveux. Les symptômes de la pathologie sont principalement une soif excessive, une fatigue, une envie fréquente d’uriner ou encore des troubles de la vision.
La toxicité de l’excédent de glucose en fait la première cause de maladies graves comme la rétinopathie qui peut conduire à la cécité, l’insuffisance rénale, des complications cardiovasculaires, certaines neuropathies...
Comment le diabète de type 2 est-il dépisté ?
L'examen de référence pour diagnostiquer le diabète de type 2 est la mesure de la glycémie à jeun, par simple prise de sang. Le taux normal de glucose dans le sang est compris entre 0,74 g/l et 1,06 g/L. On considère qu’une personne est atteinte d’un diabète lorsque la glycémie à jeun est au-dessus de 1,26 g/L lors de deux mesures.
D’autres examens sont ensuite prescrits aux patients :
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La mesure de l’hémoglobine « glyquée », qui témoigne du taux de glucose sanguin des trois derniers mois.
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Le calcul de l’indice de masse corporelle et du diamètre abdominal afin d’évaluer la présence d’un surpoids ou d’une obésité.
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Des tests neurologiques, cardiovasculaires…
Comment le diabète de type 2 est-il pris en charge ?
Tout d’abord, le respect d’un régime alimentaire strict associé à de l'exercice physique est indispensable. C’est un élément de prise en charge essentiel du diabète de type 2 en phase précoce, et ces mesures peuvent suffire à elles seules à normaliser la glycémie. Il s’agit également de limiter les risques cardiovasculaires liés à la pathologie, comme le tabagisme chez les patients fumeurs.
Dans les premiers stades du diabète de type 2, des molécules antidiabétiques par voie orale, visant à faire baisser le taux de sucre dans le sang, peuvent être prescrites. Leur effet a tendance à s’épuiser sur le long terme. Plusieurs familles de traitements existent ; elles peuvent être utilisées seules ou associées entre elles pour être plus efficaces.
Aux stades très avancés du diabète de type 2, le traitement consiste à administrer de l'insuline par des injections sous-cutanées.
Quelles sont les complications possibles du diabète de type 2 ?
Mal contrôlé, le diabète de type 2 peut-être à l’origine de diverses complications.
La maladie peut avoir des retentissements au niveau des vaisseaux sanguins. Aussi, la tension artérielle et les taux de lipides sanguins doivent être régulièrement contrôlés.
Le diabète peut induire une neuropathie périphérique, en rendant le patient moins sensible au niveau des pieds. Il est donc nécessaire de faire examiner ses pieds périodiquement, à la recherche d’une éventuelle infection passée inaperçue.
Comme expliqué précédemment, la rétinopathie, une atteinte de la rétine qui peut engendrer une cécité, est également une complication possible du diabète de type 2. Il est donc nécessaire d’effectuer un contrôle ophtalmologique environ une fois par an.
Enfin, on conseille aux patients un suivi régulier de leur état dentaire.
Des axes de recherche innovants
Les chercheurs contribuent jour après jour à améliorer la qualité de vie des diabétiques de type 2. En effet, pour le moment, les traitements du diabète de type 2 sont symptomatiques et non curatifs.
Tout d’abord, il s’agit d’identifier les mécanismes en cause dans la pathologie en vue d’ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Les chercheurs s’intéressent par exemple à l’inflammation liée à l’obésité. Cette dernière pourrait intervenir dans l’acquisition d’une résistance cellulaire à l’insuline. Des équipes travaillent également à des molécules qui pourraient rétablir la sensibilité des cellules à cette hormone.
On peut également noter des axes de recherches plus originaux comme la piste du microbiote intestinal. Les bactéries de la flore intestinale pourraient en effet intervenir dans l’équilibre glycémique ou encore dans l’inflammation participant au diabète. Rétablir un équilibre dans le microbiote intestinal pourrait être un axe thérapeutique pertinent.
Autre voie de recherche : progresser dans le suivi des patients pour réduire les complications associées à la maladie. Dans ce cadre, la télémédecine, c’est-à-dire l’utilisation des dispositifs d’évaluation à distance de l’état de santé des patients, est actuellement explorée.