Le diabète de Type 1
Selon Santé publique France, plus de 3,5 millions de personnes étaient traitées par médicament pour un diabète en France en 2019. Le diabète de type 1 représente environ 10 % des cas de diabète, soit environ 300 000 personnes.
La pathologie serait de plus en plus fréquente, d’après l’Inserm : « depuis une vingtaine d’années, le nombre de personnes atteintes de diabète de type 1 ne cesse d’augmenter, au rythme de 3 à 4 % par an ». Toujours selon l’Institut, la moitié des cas se déclare avant l’âge de 20 ans.
Qu'est ce que le diabète de type 1
Le diabète de type 1, ou diabète insulinodépendant, est une maladie « auto-immune », au cours de laquelle le système immunitaire détruit certaines cellules du pancréas, les cellules bêta-pancréatiques. Ces cellules sont chargées de produire de l’insuline, une hormone qui régule le taux de glucose dans le sang.
Le glucose est un véritable « carburant » pour les cellules, source d’énergie essentielle aux processus physiologiques, tels que la régulation de la température du corps ou le fonctionnement des cellules cérébrales. L’insuline est sécrétée lorsque le taux sanguin de glucose est important. Elle agit en se fixant aux récepteurs de la paroi des cellules de l’organisme, ce qui active le stockage du glucose dans celles-ci.
Lorsque 80 à 90 % des cellules bêta pancréatiques sont détruites, l'insuline n'est plus produite en quantité suffisante : elle ne peut donc plus réguler le taux de sucre dans le sang. Le glucose s’accumule dans le sang de manière chronique, ce qui a des effets délétères sur l’organisme.
Comment le diabète se manifeste-t-il ?
Les symptômes relatifs au diabète de type 1 sont d’installation brutale. La trop forte quantité de glucose sanguin (l’hyperglycémie) qui résulte du manque d’insuline se traduit généralement par des troubles de la vision, une soif excessive, une fatigue, une faim anormale, une perte de poids ou une envie trop fréquente d'uriner.
Les signes de la maladie évoluent lorsque la pathologie n’est pas prise en charge : ainsi, peuvent apparaître des nausées et des vomissements, une somnolence…
Quels sont les facteurs de risque de développer un diabète de type 1 ?
Les facteurs de risque de développer un diabète de type 1 restent méconnus. On sait cependant que la maladie est liée à l’association de prédispositions génétiques et de facteurs « environnementaux ».
Quels sont les examens pour diagnostiquer un diabète de type 1 ?
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Analyser le taux de glucides sanguins
L'analyse du taux de glucose sanguin, la glycémie, permet de poser un diagnostic de manière très fiable ; il faut toutefois le confirmer par une seconde prise de sang. La glycémie varie en fonction des apports caloriques et des dépenses physiques. A jeun, le taux normal de glucose dans le sang est compris entre 0,74 g/L et 1,06 g/L. Au-dessus de 1,26 g/L lors de deux mesures, on considère que la personne est diabétique (au-delà de 2 g/L et en présence de symptômes, une seule mesure suffit à poser le diagnostic).
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La mesure du taux d’hémoglobine glyquée
Aujourd’hui, le suivi de l’efficacité d’un traitement chez un patient réside dans le contrôle du taux sanguin en « hémoglobine glyquée ». L’hémoglobine est une protéine contenue dans les globules rouges qui permet le transport de l’oxygène dans l’organisme.
L’hémoglobine peut également fixer le glucose : on dit alors qu’elle est « glyquée », et elle est le reflet du taux de glucose dans le sang. On estime qu’un taux sanguin d’hémoglobine glyquée (HbA1C) compris entre 6 et 7 % témoigne d’un diabète équilibré, et ce pour les 3 mois précédant le test. Le taux d’hémoglobine glyquée est ainsi dosé lors de la découverte d’un diabète de type 1 afin d’avoir une valeur de référence pour le suivi.
Quelle est la prise en charge du diabète de type 1 ?
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Traitement non médicamenteux
Tout d’abord, le respect d’un régime alimentaire équilibré associé à de l'exercice physique est un élément très important de la prise en charge du diabète de type 1.
Toujours parmi les interventions non médicamenteuses, on peut aussi citer l’arrêt du tabac en vue de prévenir les complications cardiovasculaires de la maladie
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Prise en charge médicamenteuse
Le traitement de référence dans le diabète de type 1 consiste à administrer l'insuline manquante par des injections sous-cutanées grâce à une seringue ou à un « stylo d’injection », ou encore de manière continue avec une « pompe ». La dose d’insuline devant être délivrée varie au cours de la journée, et doit ainsi régulièrement être calculée par le patient avant l’injection.
Le patient est ainsi un acteur à part entière de la prise en charge : un apprentissage est nécessaire lors de la mise en place du traitement afin qu’il puisse assurer seul ses injections.
Quel est le suivi des patients atteints d’un diabète de type 1 ?
Mal contrôlé, le diabète entraîne un certain nombre de troubles.
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Pour éviter les complications cardiovasculaires, la tension artérielle et les taux de lipides sanguins doivent être vérifiés.
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Une éventuelle insuffisance rénale doit être dépistée.
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Les pieds doivent également faire l’objet d’une attention particulière. En effet, le diabète induit une perte de réceptivité aux sensations douloureuses : le patient peut alors se blesser sans s’en apercevoir. Les pieds doivent donc être régulièrement contrôlés, à la recherche d’une possible infection.
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Un contrôle ophtalmologique est également préconisé environ une fois par an, ainsi qu’un suivi régulier de son état dentaire.
Quels sont les axes de recherche prometteurs dans le diabète de type 1 ?
Plusieurs axes de recherche sont suivis dans la prise en charge du diabète de type 1.
Tout d’abord, comme précisé précédemment, il s’agit d’identifier les facteurs de risque de développer la maladie afin de la dépister plus tôt. Un élément qui pourrait ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques.
Du côté des traitements, des espoirs portent sur la thérapie cellulaire. Il s’agirait de prélever, chez les patients, des cellules immatures c’est-à-dire des cellules qui ont la capacité de se multiplier et de se spécialiser en n’importe quel type cellulaire adulte. Transformées en cellules bêta pancréatiques en laboratoire, ces cellules seraient greffées chez les patients afin de remplacer celles détruites au cours de la maladie.
La greffe de pancréas ou de cellules bêta pancréatiques issues de donneurs est également explorée. Un écueil cependant, cette approche nécessite la prise de traitements immunosuppresseurs en vue d’éviter un rejet. Cette technique fait néanmoins l’objet d’essais pour la prise en charge des formes de diabète difficiles à équilibrer.
Une approche également en cours d’investigation consiste à stimuler la régénération des cellules pancréatiques par des molécules spécifiques en vue de rétablir une production d’insuline normale.
La mise au point d’un « pancréas artificiel » est également une voie explorée par la recherche. Il s’agit d’une pompe à insuline, qui, couplée à un capteur de glycémie, permet véritablement de supplanter l’organe par l’injection d’insuline en continu, selon les besoins de l’organisme et sans mesure de la glycémie par le patient. Des appareils sont actuellement à l’essai en France.
Une autre piste réside dans l’utilisation de médicaments qui moduleraient le système immunitaire afin qu’il ne s’attaque plus aux cellules bêta pancréatiques : c’est l’immunothérapie. Ces recherches sont également en cours et pourraient aboutir dans le futur.
Aujourd’hui, la recherche est plus que jamais mobilisée pour mieux comprendre le diabète de type 1, ses causes, ses mécanismes et développer des traitements efficaces.